LPol – Rapport Vautravers : une tromperie aux frais du contribuable et un outil de campagne
La Lpol. Une loi portée à bout de bras par Pierre Maudet, fortement contestée, et adoptée à très peu de voix près.
Une loi qui, dès son application, a rapidement confirmé les craintes de ses opposants :
Multiplication de silos et d’états-majors coûteux. Diminution dangereuse des effectifs sur le terrain. Difficultés à recruter. Nivellement vers le bas à l’engagement. Formation inadéquate et lacunaire à Savatan. Confusion des cahiers des charges. Perte du sens des missions, démotivation. En d’autres mots : une police plus chère et moins efficace et ce, au détriment de nos citoyens.
Ces graves dysfonctionnements furent tant constatés par les policiers toutes strates confondues, que par des journalistes, des élus, des gens de loi, et malheureusement par les justiciables.
Soucieux d’améliorer la situation et de rendre aux citoyens la police de qualité à laquelle ils avaient droit, des gens de bonne volonté et animés d’un esprit constructif, députés, avocats, et policiers, de toutes couleurs politiques, travaillèrent sur un projet de loi visant à amender les articles de la Lpol qui posaient problèmes.
https://www.spj-geneve.ch/amendements-de-la-lpol/
Pierre Maudet et ses partisans prétendaient jusque-là – et ils tentent toujours de le faire – que la LPol est combattue par les policiers car elle aurait soi disant mis un terme à leurs privilèges. Cette mobilisation de milieux divers et de couleurs politiques confondues, ainsi que les propositions constructives d’amendements qui ne touchaient qu’au fonctionnement de la police, constituaient la meilleure démonstration de ce mensonge. Lequel est une nouvelle fois révélateur de leur mépris affiché à l’égard de la fonction publique.
Ce PL fut donc déposé devant le législatif avec le soutien de nombreux partis.
Mais les travaux du Grand Conseil furent hélas rapidement gelés à la demande de députés du PLR qui, voyant la LPol de leur poulain d’alors menacée, proposèrent alors une étude sur les effets de cette dernière.
A la surprise de tous, c’est Alexandre Vautravers qui fut seul désigné pour mener cette « analyse ». Nombreux furent celles et ceux qui s’étonnèrent et s’inquiétèrent de ce choix pour le moins singulier: comment pouvaient-ils être certains qu’Alexandre Vautravers – proche et soutien de Pierre Maudet, membre de son cabinet au DSES, actif dans la LPol et plus particulièrement dans le conseil consultatif de sécurité mis en place par cette dernière – allait rendre un rapport impartial sur la LPol ?
https://www.cmcsymposium.org/pdf_2018/vautravers_alexandre.pdf
Ce choix était aberrant et pour le moins suspect. Il laissait déjà présager des constats et conclusions tronqués.
Mais ces interrogations et objections légitimes n’y changèrent rien.
On tenta vainement de nous rassurer, et on nous promit que les syndicats de police auraient accès au rapport Vautravers et qu’ils seraient consultés s’agissant des pistes d’amélioration à explorer.
Il n’en fût rien. Oubliées les garanties et les promesses.
Le rapport resta secret des mois durant, jusqu’au dépôt récent de ses conclusions aberrantes devant le législatif, relayées par la Tribune de Genève.
https://tdg.ch/loi-sur-la-police-bilan-nuance-malgre-la-grogne-interne-384672600366
Aujourd’hui nous ne sommes nullement surpris des conclusions plus que complaisantes d’Alexandre Vautravers à l’égard de la LPol qu’il a soutenue et dont il a profité doublement, puisque cette «étude » a assurément eu un coût pour le contribuable.
Ce qui est plus surprenant, pour ne pas dire troublant, c’est le « timing ». En effet, à l’heure où Pierre Maudet va chercher à mettre en avant les succès de son action politique pour capter de précieux suffrages, la sortie de ce rapport en décalage total avec les réalités du terrain et aux conclusions aberrantes qui ne laissent personne dupe, tombe plutôt à point nommé pour lui. Cette coïncidence temporelle ne peut que renforcer le soupçon de lien de subordination entre l’auteur du rapport et le conseiller d’état démissionnaire.
Mais nous n’en resterons pas là. Droits dans nos bottes et résolument décidés à nous battre pour rétablir la vérité et pour vous offrir une police de qualité, nous demanderons à être entendus par la commission judiciaire du Grand Conseil, et ne manquerons pas d’exiger une seconde expertise. Pardon. Une vraie expertise. Sérieuse, et dont l’impartialité ne pourra pas être remise en question.
Il en va de l’intérêt public et de la transparence, des notions décidément trop souvent négligées à Genève.