La crise de la presse menace nos libertés
Disparition de quotidiens pourtant appréciés du public.
Limogeage à peine déguisé d’un rédacteur en chef en raison de ses prises de position déplaisantes pour ceux qui détiennent le pouvoir.
Démissions de plusieurs journalistes qui ne se reconnaissent plus dans une politique d’entreprise unilatérale et destructrice.
Licenciements impitoyables d’autres reporters.
Certains doivent indubitablement s’en réjouir, convaincus que les critiques cesseront enfin et qu’ils gagneront une certaine quiétude.
Car au fil du temps, notre presse se vide inexorablement de sa substance : son courage, son audace, sa quête de vérité, sa soif d’objectivité, sa capacité de s’interroger, son goût pour le détail et son politiquement incorrect.
Un groupe ou un lobby qui s’empare des médias et se débarrasse de toute contestation, ouvre dangereusement la porte au gavage unilatéral, consensuel, abrutissant et toxique.
Réveillons-nous ! C’est NOTRE presse qui se meurt. Et avec elle, forcément, un peu de notre liberté de penser, de choisir et de remettre en question.
Alors comment ne pas s’en émouvoir ?
Comment ne pas s’en préoccuper ?
Comment ne pas s’interroger sur le trop lourd silence et l’inaction de nos dirigeants que l’on pourrait presque croire satisfaits, sinon complices ?
Comment être certain que cette presse lémanique qui se tord de douleur aujourd’hui, pourra encore nous apporter demain cet éclairage polychrome qui nous est si cher ? Non ! Essentiel.
Comment ne pas être inquiet pour le devenir de cette presse qui doit impérativement et de suite relever ce défi majeur : nous prouver qu’elle pourra encore nous offrir LA VÉRITÉ. Ni plus ni moins. Rien d’autre que la vérité. Qu’elle soit surprenante, dérangeante ou même douloureuse – qu’elle doive ébranler toutes nos certitudes.
LIBREMENT. Sans contraintes ni pressions. Sans peur de mesures de rétorsions en guise de représailles.
Thomas JEFFERSON a dit un jour : « Notre liberté dépend de la liberté de la presse, et elle ne saurait être limitée sans être perdue ».
En Romandie, cela n’a jamais été aussi criant de vérité qu’aujourd’hui.